Les trésors de Hpa-An #1

Stories of inspiration

Bannière Etat KarenAprès Mawlamyine et la découverte du plus grand Bouddha couché du monde, notre escapade sur l’Île du Shampoing et l’ascension (éprouvante en ce qui me concerne, vous le savez) du Mont Kyauktalon Taung, notre voyage de 40 jours au Myanmar s’est poursuivi du côté de la capitale de l’Etat Karen (aussi appelé Etat Kayin), Hpa-An.
Durant ces 2 jours passés à explorer les environs de la ville à moto, entre grosses averses de mousson et éclaircies, nous avons découvert les petits trésors de Hpa-An, ses paysages karstiques à couper le souffle et ses grottes monumentales
Retour en mots et en images sur ce premier jour de découvertes !

Notre bus en provenance de Mawlamyine arrive dans le centre-ville de Hpa-An en fin d’après midi et nous devons maintenant trouver un hébergement pour les 2 nuits à venir. Comme nous avons entendu beaucoup de bien de la Than Lwin Pyar guesthouse, notamment par les Globe Trotteurs Bulleurs, nous demandons au chauffeur de nous déposer tout près. Malheureusement, une fois arrivés sur place, le manager nous informe qu’il ne lui reste de libre qu’une chambre pour 3 personnes à 28 000 kyats la nuit… Hors budget pour nous 2 ! Nous filons donc voir du côté de la Soe Brothers Guesthouse, le repère de tous les backpackers de passage à Hpa-An, en espérant qu’il leur reste de la place.
Située juste à côté du marché, au 46 Thitsa Road, la Soe Brothers Guesthouse sera finalement notre point de chute à Hpa-An. Pour 14$ la nuit, nous dormons dans une chambre double très basique avec des murs de bambous, une toute petite fenêtre, 2 ventilos, cette odeur de renfermé et d’anti-mites et les sanitaires en commun. Rien d’exceptionnel donc, juste le minimum pour se reposer et partir explorer les environs de Hpa-An dès le lendemain en pleine forme.
La nuit est maintenant tombée sur la ville et nous partons à la recherche d’une gargote dans laquelle nous pourrons nous rassasier. Aux adresses figurant dans les guides, nous préférons souvent flâner dans les rues et nous fier à notre instinct. Nous repérons assez vite ce petit restaurant familial, Shwe Myint Mo, situé tout près de la pagode et à quelques rues de notre guesthouse. Cette gargotte deviendra notre cantine durant ces quelques jours à Hpa-An et nous nous régalerons 2 soirs de suite de plats tous aussi délicieux les uns que les autres.
Mes notions de birman reviennent de plus en plus, je reprends mes marques avec cette langue que j’avais commencé à apprendre pendant mon expatriation et cela aide à créer des liens avec les personnes que nous rencontrons. Et parmi ces personnes, il y a cette femme birmane qui tient ce fameux petit restaurant aux plats délicieux et qui sera étonnée et amusée de voir que je commande tous les plats en birman et que je peux lui répondre.

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Le lendemain matin, nous louons une moto à la guesthouse (6000 kyats la journée) et après un premier arrêt ‘petit déjeuner’ dans un tea shop situé le long de la route, nous partons plus motivés que jamais sur les routes du pays Karen à la découverte des petits trésors des environs de Hpa-An. Nous remarquons très vite que les routes sont mouillées, il a dû pleuvoir durant la nuit, il faut donc faire attention de ne pas glisser dans un virage et veiller à anticiper les freinages. Au cas où, les parapluies sont dans les sacs à dos, on espère que cela suffira car les nuages sont bel et bien là et nous savons que les pluies de mousson ne sont pas de simples petites averses.
Nous filons en direction de la grotte Kaw Ka Thaung. A notre arrivée, c’est un alignement de statues de moines, comme celui situé tout près des grottes de Kha Yon, du côté de Mawlamyine, qui nous accueille. L’accès à la grotte est assez facile depuis la route principale, il faut juste savoir zigzaguer entre les grosses flaques (qui font le bonheur des canards et des oies) et les nombreux trous provoqués par les pluies torrentielles sur cette route non goudronnée.

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Nous pénétrons dans la première grotte et découvrons des statues de Bouddhas et des petites icônes d’argile colorées et collées aux parois de la grotte. Le sol, carrelé et mouillé, est très glissant, il faut faire attention de ne pas tomber ! Nous poussons un peu la balade à l’intérieur de la grotte et empruntons un tout petit passage très étroit, un boyau dans la roche, qui nous conduit à une toute petite pièce sombre dans laquelle trônent encore des statuettes de Bouddhas, de pagodes, etc…

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Le site de Kaw Ka Thaung compte en fait deux grottes mais impossible de visiter la deuxième, plus en hauteur, dont la grille restera fermée le jour de notre passage. Nous reprenons la moto et continuons sur la petite route parsemée de flaques et de trous lorsque la pluie commence à tomber. Totalement trempés, nous filons alors nous mettre à l’abri sous le toit d’un bâtiment tout neuf et vide, non loin de l’entrée d’un lac souterrain.
Nous voyons défiler devant nous de nombreuses motos qui roulent malgré la pluie et nous remarquons qu’il y a 3 écoles: la première étant celle du ‘la pluie, même pas peur’ où le conducteur et son passager sont totalement trempés, le plus souvent en tee-shirt et en jean ou en longyi; la deuxième étant celle que nous appellerons ‘MacGyver’ avec parapluie tenu d’une main par le conducteur et/ou par la personne étant assise à l’arrière, méthode périlleuse avec ce sol glissant et boueux, et la troisième école en mode ‘le plastique c’est fantastique’ avec un poncho de pluie couvrant le conducteur de la tête aux pieds. Quelle bonne idée ce poncho de pluie, pas du tout sexy mais très efficace et surtout plus prudent que le mode ‘MacGyver’. C’est validé, dès que la pluie cesse, nous partons à la recherche de cet accessoire qui s’avérera très vite indispensable.
Mine de rien, l’endroit est très fréquenté par les touristes birmans, même en cette saison de mousson (nous ne croiserons aucun voyageur occidental ici). C’est rigolo de les voir tous étonnés et amusés de nous voir là. Nous échangeons quelques mots avec certains d’entre eux mais lorsqu’un bus remplit d’étudiants débarque, c’est la folie des selfies ! Nous passons alors plus de 20 minutes à poser avec chacun des étudiants qui nous mitraillent tous avec leurs téléphones et qui veulent tous avoir leur photo avec nous !

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La pluie ayant E.N.F.I.N. cessé de tomber après une bonne heure, nous repartons bien décidés à investir dans un poncho de pluie. C’est à Eindu, un petit village situé entre Hpa-An et la grotte de Sadan (notre prochaine étape) que nous achetons nos ponchos, un violet à pois blanc pour moi et un bleu foncé pour Julien. On rigole quand même pas mal en nous voyant l’un et l’autre accoutrés de ces plastiques géants colorés ! Bref, l’important est que nous repartons bien équipés pour faire face à la mousson au sec !
Pour rejoindre la grotte de Sadan (Saddan Cave), nous empruntons les petites routes goudronnées qui longent des paysages à couper le souffle. Il y a des rizières gorgées d’eau, des champs à perte de vue, des vaches ici et là, des chevaux et des montagnes karstiques typiques de cette région du Myanmar et du sud-est asiatique. Nous nous arrêtons à de nombreuses reprises le long de la route pour pouvoir admirer le paysage et faire quelques photos.

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En arrivant dans les environs de la grotte de Sadan, on perçoit très rapidement un changement radical au niveau de la qualité de la chaussée… La grosse averse de tout à l’heure a fait des dégâts ! Alors je ne sais pas si nous avons pris la bonne route ou pas (très franchement je ne pense pas), quoiqu’il en soit notre belle route goudronnée, un peu glissante certes mais sur laquelle la moto roulait bien jusqu’ici, s’est transformée en un chemin boueux et argileux sur lequel il est impossible de ne pas glisser. Difficile de contrôler la moto quand vous roulez dans 20 centimètres de boue mais pour le moment ça va, on gère et on finit même par arriver tout au bout du chemin qui mène à la grotte de Sadan sans avoir essuyé de chute !
Et là vous vous dites « c’est bon ils sont arrivés à la grotte ! » et bien non, pas tout à fait… Vous voyez, là, en dessous, la photo avec le chemin boueux ? Et bien là, au moment où je prends la photo, je suis au milieu du chemin, pieds nus car la grotte étant sacrée, la moto est garée tout au bout en face, et de l’autre côté, derrière moi, on ne la voit pas, il y l’entrée de la grotte… La boue argileuse est ultra glissante et je manque de tomber à chaque pas, une vraie galère ! Julien, lui, comme à son habitude, trace sa route aisément et je mettrais quand même une bonne quinzaine de minutes à le rejoindre à l’entrée de la grotte, les pieds totalement recouverts de boue. Je croise une femme birmane qui me regarde de la tête aux pieds, rigole puis me montre du doigt un puits et un seau et me fait signe de me rincer les pieds. Julien me suit, ça y est, nous sommes quand même plus présentables pour entrer dans la grotte.

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Je savais que découvrir cette grotte allait être magique mais j’étais loin de mes espérances. Dès l’entrée, l’immensité de cette cathédrale de roche éblouie et laisse sans voix. Encore une fois nous sommes les seuls touristes sur les lieux et autour de nous des enfants, des familles, préparent les offrandes, prient et rient ensemble. L’ambiance est apaisante, calme et un peu mystique aussi, avec ces bâtons d’encens qui se consument et qui laissent échapper une fumée légère. Il y a des statues de Bouddhas partout, il y a aussi des pagodes, un mini rocher d’or, des icônes de Bouddhas collées au plafond et cette roche, sculptée par l’eau qui s’infiltre et qui coule ici et là.

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J’avais peur, en cette période de mousson, de ne pas pouvoir traverser la grotte mais nous avons de la chance puisque nous pouvons nous aventurer jusqu’au coeur de Sadan. C’est lampe torche en main, pieds nus, appareil photo et sac à dos bien accrochés que nous partons explorer les entrailles de la grotte. Le sol est humide, dur, nous devons traverser des petites rivières, il fait chaud et moite, il règne une odeur d’humidité, il y a aussi les crottes de chauves-souris, les araignées, c’est un peu oppressant et nous avançons à petits pas. Nous sommes seuls, autour de nous le silence, quelques lampes qui éclairent le chemin, et le noir. Nous atteignons le premier puits de lumière puis continuons jusqu’au deuxième, quelle démesure !

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Lorsque, au bout d’une vingtaine de minutes, nous atteignons l’autre extrémité de la grotte, le spectacle qui s’offre devant nous est juste sublime. Nous sommes émerveillés par la beauté de ce lac de carte postale. L’eau est calme et reflète les parois et la roche, les arbres et les pagodes tel un miroir. Nous avons la chance de voir que les nuages ont laissé place à un ciel teinté de bleu et de blanc et que le soleil est revenu.
Nous profitons de la beauté des lieux pour nous poser un peu et contempler ce superbe paysage. Il n’y a toujours personne autour de nous, nous sommes seuls ici. Pas de stand de boissons ni de petites gargotes, pas de pécheur ou de batelier ni de touristes. Et là je réfléchis et je me dis que normalement, il est possible de rejoindre l’entrée de la grotte en bateau et que c’est ce que j’avais prévu qu’on fasse (j’avoue que je n’avais pas très envie de refaire le chemin en sens inverse à l’intérieur de la grotte) mais j’ai beau regarder autour de nous, personne, il n’y a personne et encore moins un bateau…

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Nous nous décidons, à contrecœur, à rebrousser chemin lorsque nous entendons un petit groupe de personnes sortir des entrailles de la grotte en papotant.
Nous faisons connaissance, échangeons quelques mots, nous apprennent qu’ils sont en vacances et qu’ils vivent à Myawaddy, à la frontière thaïlandaise, l’une des deux femmes, très fière, m’offre un baume du tigre liquide qui vient de Thaïlande, nous posons pour les photos et je leur offre un polaroid en souvenir de notre rencontre. Nous leur expliquons aussi que nous souhaitons prendre un bateau pour rejoindre notre moto et ça tombe bien puisque eux aussi ! Ni une ni deux, ils passent un coup de téléphone et comme par magie, quelques minutes plus tard, 2 bateaux surgissent du dessous de la montagne !

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Leur bateau s’éloigne sur l’eau, nous saluons nos nouveaux amis et leur souhaitons bonne route. A nous maintenant de partir sur le lac et de glisser sous la montagne !
Attention les yeux, la balade en bateau pour rejoindre l’entrée de la grotte et notre moto est d’une beauté à couper le souffle. Le bateau avance doucement sur le paisible miroir d’eau et nous voguons tranquillement à travers les rizières, avec pour toile de fond les montagnes karstiques et ce ciel magnifique. Le bruit de la pagaie qui fend l’eau, les gouttes d’eau qui en tombent, le chant des oiseaux et celui de notre batelier viennent rythmer notre balade bucolique.

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La balade touche à sa fin et comme convenu nous donnons 3000 kyats à notre batelier, le remercions et partons retrouver notre moto. Le chemin boueux n’a toujours pas séché et reste très glissant et je préfère démarrer et dégager la moto de la boue sans que Julien soit derrière moi. Lorsque je démarre la moto, un peu trop confiante, j’accélère un peu trop fort, je dérape et je glisse… Et vlan, la chute ! Je m’étale de tout mon long sur le côté gauche, pas le temps de me rattraper à quoique ce soit, me voilà par terre, dans la boue, la moto sur moi… Plus de peur que de mal, je n’ai rien du tout, la moto non plus. Des birmans viennent m’aider à me relever et remettent la moto sur ces 2 roues. Ah les joies de voyager pendant la mousson !

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La fin de la journée approche, le soleil décline petit à petit et c’est tranquillement que nous repartons sur les routes en direction de Hpa-An. Dans nos têtes, nous nous repassons le film de la journée et nous n’en revenons toujours pas de la beauté de la grotte de Sadan. C’est un lieu hors du temps, tellement incroyable, si beau et plein de surprises, un lieu que nous avons adoré et que nous recommandons fortement à tous les voyageurs qui passent dans la région. Et ce lac, si paisible, ces rizières et ces monts karstiques si majestueux…
Nous terminons cette première journée de découvertes des environs de Hpa-An autour d’une bonne Myanmar Beer et des bons petits plats du restaurant Shwe Myint Mo. Nous retrouvons la propriétaire qui nous sourit lorsqu’elle nous reconnaît. Pour le dessert, nous nous arrêtons à un stand de rue qui propose une sorte de crêpes sucrées absolument délicieuses que nos dégustons au pied de la pagode.

Dans le prochain article, je vous raconterais tout de notre deuxième jour d’exploration des environs de Hpa-An et de notre coup de coeur pour la grotte de Kaw Goon, l’une des plus belles grottes que nous avons visité ! A très vite !

6 Réponses à “Les trésors de Hpa-An #1

  • C’est assez surprenant cet alignement de statues je trouve!
    Et heureusement que tu ne t’es pas fait mal en chutant, j’imagine sinon le reste de tes vacances 🙁

    • Marina@Storiesof_
      8 anspassé

      Hello Chloé !
      Si ma chute avait été grave cela aurait été la vraie galère !
      Heureusement que la boue a amortie ma chute 😉

  • En te lisant et en voyant tes photos, je comprends ton amour pour ce pays, c’est tellement beau ! Bon par contre, je suis déçue, je ne vois pas le selfie avec vos ponchos 😉

    • Marina@Storiesof_
      8 anspassé

      Héhé, et non, pas de selfie ‘ponchos de pluie’ ! Peut-être la prochaine fois 🙂

  • Salut, quand etes vs allés à hPa an ?
    Bonne soirée

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