Les îles Samoa | Savai’i et ses merveilles
Après avoir arpenté les petites routes de l’île d’Upolu, nous partons en direction de la 3e plus grande île de Polynésie derrière Tahiti et la Nouvelle-Zélande et la plus grande île de l’archipel des Samoa, Savai’i. Distante d’à peine quelques kilomètres de l’île principale, nous avons vite découvert que Savai’i était beaucoup moins peuplée que sa voisine, plus sauvage et plus calme où le Fa’a Samoa, « l’art de vivre samoan » prend tout son sens. Savai’i, une véritable petite merveille de simplicité et de beauté.
Le centre de l’île est très montagneux, couvert de forêts tropicales luxuriantes abritant des cascades toutes plus belles les unes que les autres et plus de 450 cratères volcaniques. Parmi les nombreux volcans de Savai’i, il y a le Mauga Silisili, volcan de type ‘bouclier’, qui du haut de ses 1858 mètres est le plus haut sommet de l’archipel des Samoa. Sur la côte Nord de l’île, les éruptions volcaniques à répétition du mont Matavanu, qui ont eu lieu entre 1905 et 1911, ont laissé des marques indélébiles. Les champs de lave ont ainsi façonné les paysages autant que les villages.
Savai’i offre des paysages de plages paradisiaques aux voyageurs de passage, de vraies cartes postales. Sur la côte sud, peu de plages de sable fin mais des côtes très découpées, où l’océan démontre toute sa puissance, sculptant, déchiquetant petit à petit d’anciennes coulées de lave. Coté extrême nord-ouest et nord, les longues plages de sable blanc bordées de cocotiers, parfaites pour y jouer les petits robinsons, viennent un peu plus confirmer que le paradis se trouve au Samoa.
Au programme de notre escapade à la découverte de Savai’i, les impressionants blowholes d’Alofaaga, Satuiatua et ses jardins de coraux, Falealupo et ses couchers de soleil (et sa plage de rêve !), les champs de lave de Salelaula et les tortues de Manase.
D’UPOLU A SAVAI’I
Latitude : -13.738574 | Longitude : -172.218411
Pour rejoindre l’île de Savai’i avec notre petite voiture de location, nous empruntons le ferry qui part de Malifanua, juste à côté de l’aéroport, à 45 minutes de route d’Apia, la capitale des Samoa. Pour info, nous avions dû booker nos billets préalablement au bureau de la Samoa Shipping Corporation qui se situe dans le centre-ville d’Apia car nous souhaitions prendre le bateau avec notre voiture.
A l’embarcadère, les voitures et autres camions s’alignent les uns derrières les autres, nous ne sommes pas les seuls à vouloir aller sur Savai’i. Moteur éteint, en plein soleil de midi, l’attente est longue et chaude. Autour de nous, dans la file d’attente, les enfants, les familles avec parfois les grands-parents, attendent que le temps passe installés dans les coffres des gros 4×4 pick-up, en se protégeant du soleil avec des parapluies. D’autres choisissent d’aller se réfugier dans la fournaise sans courants d’air qu’est la grande salle couverte de l’embarcadère. Nous finissons par embarquer et allons nous installer sur le pont supérieur. Le ferry traverse le détroit d’Apolima large de seulement 22 km en un peu plus d’une heure. Une heure à admirer cette palette de bleu qui se montre tour à tour turquoise, azur, émeraude. Au loin là-bas, la petite île qui donna son nom au détroit, Apolima.
Puis nous débarquons à Salelologa. Et là, la météo change du tout au tout. Fini le soleil d’Upolu. Nous essuyons une pluie torrentielle, un épisode orageux tropical qui fait que jamais nous ne pourrons admirer les eaux turquoises du lagon où nous avons réservé pour la nuit. Notre étape au Lusia’s Lagoon Chalets se résumera à une fin de journée lecture, un couple de tortue, aperçu depuis la terrasse de l’hôtel, qui batifolait dans l’eau et un dîner moyen au CC’s Restaurant and Bar. On s’endort en priant pour que la météo soit plus clémente pour la suite du voyage…
Lusia’s Lagoon Chalets
Salelologa, Savaii, Samoa
40€ la nuit pour 2 (Lagoon Chalet)
Le prix inclut le petit-déjeuner
SUR LA ROUTE POUR ALOFAAGA BLOWHOLES
Latitude : -13.794329 | Longitude : -172.506390
En chemin pour rejoindre le petit village de Satuiatua, notre prochaine halte pour la nuit, nous faisons de nombreux arrêts pour admirer le paysage. Conduire sur plusieurs kilomètres sur de petits chemins caillouteux bordés de part et d’autre par d’immenses cocotiers longilignes pour finalement, découvrir au bout de la route une petite plage de sable blanc ou de sable noir, un vrai bonheur !
On se rend très vite compte que, de ce côté là de l’île, les plages ont été façonnées par les coulées de lave successives. La terre à ainsi gagné du terrain sur l’océan à chaque nouvelle éruption et à chaque nouvelle coulée de lave. La lave pétrifiée, d’un noir profond, contraste fortement avec le reste de la carte postale, les cocotiers, l’océan, le ciel.
Ici les vagues sont puissantes et n’invitent pas vraiment à la baignade. La barrière de corail étant quasiment inexistante dans cette partie de Savai’i, rien ne vient calmer leur puissance et les vagues viennent se fracasser violemment sur les tapis de roche volcanique.
Nous continuons notre route jusqu’au petit village de Taga pour nous arrêter aux fameux blowholes. Nous avons devant nous une immense terrasse de lave noire pétrifiée qui s’étend jusqu’à l’océan. Peu de végétation, beaucoup de noir et des flaques d’eau de mer réfléchissant le bleu du ciel. De temps en temps, des petits crabes émergent des roches volcaniques puis filent en diagonale à la vitesse de l’éclair.
Ici, avec la force des vagues, l’océan a creusé des trous dans la roche volcanique et lorsque l’eau s’y engouffre avec violence, elle jaillit de la lave pétrifiée comme un geyser, offrant alors un spectacle époustouflant. Nous ne nous lassons pas de regarder l’eau s’envoler dans les airs sur plus d’une douzaine de mètres. C’est très impressionnant.
Juste à côté de nous, un petit groupe d’amis samoans, un peu téméraires, s’amusent avec une noix de coco. Qu’est-ce qu’ils en font, vous allez me dire ? Et bien, en s’approchant au plus près d’un trou, ils y jettent la noix de coco juste avant que les vagues ne s’y engouffrent. Au moment où l’eau remonte, elle entraîne avec elle la noix qui finit alors dans les airs à plus de 15 mètres de hauteur ! D’ailleurs, vous la voyez, la noix de coco dans les airs sur la dernière photo des blowholes un peu plus bas ? Et non, ce n’est pas une tache sur la photo mais bel et bien une noix de coco volante 🙂
Petit conseil, attention tout de même à ne pas trop s’approcher du bord, les vagues très puissantes et changeantes, pourraient entraîner avec elles les imprudents…
Alofaaga Blowholes
South coast road, Taga
Savai’i, Samoa
5 Tala par personne
SATUIATUA
Latitude : -13.706156 | Longitude : -172.603859
Nous arrivons dans le petit village de Satuiatua et découvrons avec émerveillement la plage de sable blond, le superbe banyan et les fales traditionnels de Satuiatua Beach Fales. Encore une fois, nous avons l’impression d’avoir atterri dans une véritable carte postale ! Les hôtes sont très accueillants et sympathiques et les fales sont spacieux. Le nôtre, équipé d’un vrai grand lit (et non d’un matelas en mousse posé sur le plancher du fale), est abrité par le grand arbre et offre une belle vue sur la mer.
L’ambiance est, comme partout ailleurs aux Samoa, paisible et calme. Quelques chiens se courent après, les enfants jouent sur la plage pendant que plus loin, les pécheurs nettoient les filets et les bateaux.
En haut du grand banyan, les propriétaires ont construit une plateforme d’observation qui permet d’admirer la plage et l’océan. Les voyageurs ne sont pas les seuls à apprécier la vue; les chats aussi aiment se prélasser dans les branches du grand arbre, échappant ainsi à la chaleur écrasante en profitant de la fraîcheur du feuillage. Les branches de ce géant bienveillant accueillent aussi une balançoire, les pieds dans le sable, à quelques mètres de l’eau seulement, ce qui fait le bonheur des petits et des grands.
Le récif corallien n’étant qu’à quelques mètres du bord de la plage de Satuiatua, nous sortons les palmes et les tubas pour aller admirer les fonds marins. Sous l’eau, une multitude de petits poissons colorés, anémones et coraux. C’est un peu la nurserie ici et nous croisons de nombreux juvéniles. Du jaune, du rouge, du violet, les couleurs sont incroyables même si de nombreux coraux ont blanchi suite au réchauffement de la température de l’eau. Nous restons plus de deux heures à barboter dans l’eau, impossible de se lasser du spectacle qui se déroule sous nos yeux.
Autre spectacle immanquable aux Samoa, le coucher de soleil. A Satuiatua, c’est une lumière dorée puis rosée qui colore le paysage au moment où le soleil se couche. Les pieds dans le sable, face à la mer, nous profitons de ce moment en savourant une bière fraîche locale.
Si comme nous vous avez la chance de séjourner au Satuiatua Beach Fales, ne manquez pas de déguster les bons petits plats servis dans le restaurant ! Le menu est limité et il faut passer commande le midi pour réserver son repas du soir mais la nourriture est vraiment délicieuse et les produits sont très frais. Les plats de poissons et de crustacés et notamment les poissons grillés sont à tomber !
Et si vous êtes chanceux comme nous l’avons été au moment du petit-déjeuner, vous aurez peut-être l’occasion d’admirer, depuis la terrasse du restaurant, un banc de dauphins s’amuser dans les vagues !
Satuiatua Beach Fales
South Coastal Road,
Satuiatua, Savai’i, Samoa
50€ la nuit pour 2 (fale traditionnel)
Le prix comprend le petit-déjeuner et le dîner
FALEALUPO
Latitude : -13.499463 | Longitude : -172.786761
Après notre étape dans le petit village de Satuiatua, nous avons rendez-vous avec le bout du monde ! Depuis Satuiatua, il nous faut moins d’une heure de route pour rejoindre Falealupo, un petit village situé à l’extrême ouest de l’île de Savai’i. En raison de sa situation géographique, Falealupo est le lieu idéal pour assister au coucher du soleil.
Nous avons réservé notre fale pour la nuit au Falealupo Beach Fales, le seul hébergement du village pouvant accueillir des voyageurs. A notre arrivée, nous découvrons une sublime plage de sable blanc. Elle correspond point par point à la définition de la plage de rêve: sable fin, cocotiers qui penchent et eau turquoise, transparente, limpide. Pour ajouter un petit côté bucolique à la carte postale, il y a même des petits cochons (totalement inoffensifs mais bien gloutons) qui se baladent tranquillement sur la plage à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent !
Nous passons une grande partie de notre journée à nous balader sur la plage, à explorer les fonds marins avec nos palmes, masques et tubas et à bouquiner à l’ombre de notre fale.
Le soir venu et après avoir admiré le coucher du soleil depuis la plage, voici venu le temps du repas. Comme très souvent aux Samoa, le dîner est inclus dans le prix de la chambre mais celui de Falealupo ne fera clairement pas partie de nos meilleurs repas aux Samoa… Bref, si comme nous vous choisissez de passer une nuit au Falealupo Beach Fales, sachez que le seul défaut des lieux est le repas !
Falealupo Beach Fales
Falealupo-Tai, Sunset Coast,
Savai’i, Samoa
Environ 50€ la nuit pour 2 (fale traditionnel)
Le prix comprend le petit-déjeuner et le dîner
LES CHAMPS DE LAVE DE SALE’AULA
Latitude : -13.447946 | Longitude : -172.336588
Avant de nous rendre à Manase, petit détour pour voir les champs de lave de Sale’aula. De 1905 et jusqu’en 1911, le Mont Matavanu entra en éruption à de nombreuses reprises et cracha de la lave sur des centaines de kilomètres, détruisant tout sur son passage et dévastant ainsi le paysage de toute la côte Nord Est de l’île de Savai’i. Les habitants ont du fuir leurs villages, abandonnant tout derrière eux. Pour vous donner une petite idée de la violence et de l’intensité de ces multiples éruptions, la lave est, à certains endroits, épaisse de plus de 120 mètres…
Nous découvrons les ruines de l’ancienne église du village, la London Missionary Society Church. Lors des éruptions, les coulées de lave en fusion encerclèrent l’église avant de pénétrer à l’intérieur par le portail principal. Les murs ont bien résisté aux passages de la lave et sont toujours debout mais le toit en tôle et la charpente de bois se sont très vite effondrés. Par endroit, ce ne sont pas moins de 2 mètres de roche volcanique qui recouvrent le sol de l’église !
Même si quelques arbustes ont réussi à trouver une petite faille dans ce sol de roche dure pour pouvoir s’épanouir, les coulées de lave d’un noir profond sont toujours très visibles dans cette partie de l’île, offrant un paysage de désolation qui contraste fortement avec le reste des Samoa.
Pour info, le Mont Matavanu est toujours considéré comme étant en activité même si sa dernière éruption date de 1911.
Champs de lave de Sale’aula
North Coast Road, Sale’aula
Savai’i, Samoa
5 Tala par personne
MANASE
Latitude : -13.447806 | Longitude : -172.375477
Nous sommes restés 2 nuits dans ce petit paradis et nous en gardons encore aujourd’hui d’excellents souvenirs. Tout d’abord, Lua, la propriétaire des lieux qui nous a accueilli avec deux belles noix de coco fraîches, des bananes et le sourire jusqu’aux oreilles. Nous découvrirons plus tard qu’en plus d’être très sympathique et bienveillante, elle est également une excellente cuisinière ! Ensuite le fale, très spacieux, propre, avec un vrai lit et une terrasse qui donnait directement sur la plage, l’océan et… les tortues ! Et oui, depuis la terrasse privée de notre fale, bien installés sur nos transats à profiter du soleil, de la vue et à siroter une bière ou une noix de coco, nous avons pu assister au ballet des tortues vertes qui, tour à tour, venaient reprendre leur souffle à la surface.
A marée haute, tous les jours de l’année, les tortues vertes investissent le lagon à la recherche de nourriture. En 2 jours, nous avons pu nager avec elles à plusieurs reprises et à chaque fois c’était un moment magique…
Nos journées à Manase étaient loin d’être épuisantes. Balades le long de la plage, les pieds dans l’eau, séances d’écriture et de collage de polaroids dans le carnet de voyage, snorkeling avec les tortues à marée haute, repas composés de produits frais, du traditionnel taro à la noix de coco, de morceaux de poulet à la sauce sucrée-salée, de poissons grillés, pris autour d’une grande table avec les autres voyageurs et le soir venu, séance photo de la Voie Lactée, toujours aussi belle ici aux Samoa.
Si vous voyagez dans le coin et que vous êtes à la recherche d’un endroit où passer la nuit, n’hésitez surtout pas et réservez au Tailua Beach Fales. C’est sans aucun doute l’un des plus beaux endroits et l’un des meilleurs fales dans lequel nous avons séjourné aux Samoa. Nous y serions resté une semaine voire plus si nous avions pu !
Tailua Beach Fales
Manase, Sunshine Coast,
Savai’i, Samoa
Environ 52€ la nuit pour 2 (fale traditionnel)
Le prix comprend le petit-déjeuner et le dîner
Et voilà, le récit de notre escapade dans les Îles Samoa prend fin. Les paysages, les plages de cartes postales, la sérénité qui se dégage de ces 2 îles et le sourire communicatif des Samoans resteront encore longtemps dans nos mémoires.
Ce premier voyage dans les îles du Pacifique nous a donné envie de découvrir d’autres îles de cette région du monde si éloignée de tout… Prochaine escale dans le Pacifique, les Îles Cook en mars 2019 !
C’est si beau et si fragile!
Quelle belle parenthèse !
D’autant qu’on a finalement que très peu d’images de ces îles du bout du monde.
Merci pour la découverte « hors des sentiers battus » 🙂
xx
Ah bah enfin ! je n’attendais plus cet article ! Juste magnifique !
C’est magnifique!