A la rencontre de la faune de Nouvelle-Zélande

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La Nouvelle-Zélande est surtout connue pour sa trilogie du Seigneur des Anneaux, ses moutons qui paissent par milliers sur d’immenses collines verdoyantes, pour son kiwi, cet oiseau au long bec incapable de voler, hissé au rang d’emblème national et qui est devenu aujourd’hui l’icone de la Nouvelle-Zélande à travers le monde entier et pour son équipe de rugby, les All Blacks. Mais la Nouvelle-Zélande, c’est aussi LE pays des oiseaux par excellence. Du fait de son isolation loin du reste du monde et d’une colonisation tardive, c’est une incroyable variété d’oiseaux qui s’est développée dans ce petit coin de la planète !
Dans cet article, petit tour d’horizon des oiseaux (mais pas que !) que j’ai pu observer depuis mon arrivée en Nouvelle-Zélande.

Pour info, toutes les photos d’oiseaux et de reptiles que vous allez voir dans cet article ont été prises par mes soins dans la réserve de Zealandia sauf mentions contraires lorsque certaines ont été prises depuis mon balcon ou au Pukaha Mount Bruce National Wildlife Centre.
Tous les enregistrements de chants d’oiseaux proviennent du site internet du Department of Conservation – DOC – de Nouvelle-Zélande.

LE TUI

Avec ses deux petites touffes de plumes blanches sous le cou et son plumage très sombre couleur vert-olive doté de superbes reflets bleuâtres irisés et pourpres, le Tui fait parti des oiseaux emblématiques de la Nouvelle-Zélande. Il est très répandu dans le pays et on le retrouve sur les 2 îles, d’ailleurs je le croise souvent à Wellington et dans les hauteurs du Mont Victoria. Pour info, les deux dernières photos de Tui ont été prises depuis mon balcon où, à quelques mètres, les petits gourmands se régalaient de figues. Le Tui est reconnaissable parmi tous les oiseaux grâce à son répertoire de chants totalement hallucinant qui va du sifflet aux cliquetis en passant par les grincements, le son du modem 56K (pour ceux qui, comme moi, s’en souviennent…) et les chants graves, puissants et profonds… Le Tui est capable de reproduire les chants d’une dizaine d’espèces d’oiseaux (dont le Bellbird qu’il imite extrêmement bien) et peut aussi imiter la voix humaine ! Pour vous donner une petite idée de ce que ça donne lorsqu’on entend un Tui chanter, écoutez la bande son ci-dessous (@Department of Conservation – DOC), c’est assez impressionnant !

 

LE TUATARA

Le Tuatara, dont le nom Maori signifie ‘crêtes sur le dos’, est un véritable fossile vivant ! Ce reptile endémique de la Nouvelle-Zélande et dont l’espèce existait déjà au temps des dinosaures, c’est à dire il y a plus de 200 millions d’années, peut vivre pendant plus de 100 ans même si la moyenne est aujourd’hui de 60 ans. Contrairement aux autres reptiles, les Tuataras ont la particularité d’être très sensibles aux hautes températures et survivent très mal au dessus de 25 degrés, préférant les températures fraîches. Leur espèce ayant été ravagée par les prédateurs arrivés avec les premiers colons sur les 2 grandes îles, les Tuataras seraient aujourd’hui autour de 100 000 individus dispersés sur les petites îles de Nouvelle-Zélande dont la moitié sur Stephen Island, île située dans le détroit de Cook.
Pour la petite anecdote, le Tuatara dispose d’un troisième oeil situé sous la peau du sommet de sa tête mais les scientifiques ne sont pas certains de son utilité. D’après les uns ce troisième oeil leur servirait d’horloge biologique et pour d’autres il aiderait a capter la vitamine D…

 

LE FANTAIL

Le Fantail, l’un de mes petits favoris ! Ce petit oiseau natif de Nouvelle-Zélande au chant aigu et pétillant est grand d’à peine une quinzaine de centimètres dont la moitié est sa queue en forme d’éventail aux plumes noires et blanches. Très vif, très actif et rapide comme l’éclair, le Fantail est difficile à prendre en photo mais à Zealandia, j’ai réussi à surprendre l’un d’entre eux en pleine séance de nettoyage, pile pendant l’heure du bain !
Selon la légende Maori, le piwakawaka (nom Maori du Fantail), serait un messager des Dieux apportant des messages de mort aux humains !

 

LE SADDLEBACK

Le Saddleback ou Tīeke en Maori fait partie d’une espèce endémique qui est divisée en 2: celle qui vit sur l’île du Nord, et celle qui vit sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande. Les deux espèces sont en danger d’extinction mais celle présente sur l’île du Sud l’est plus particulièrement puisqu’il ne resterait que 650 individus de Saddleback vivants à l’heure actuelle. Le Saddleback de l’île du Nord (en photos ci-dessous) ont un plumage très sombre noir irisé qui contraste avec quelques plumes couleur chatain-roux. Ils ont la particularité d’avoir deux petites excroissances rouge orangé qui partent de chaque côté du bec (on appelle cela des caroncules). Ces petites excroissances augmentent en taille durant la saison des amours.
Les trois ou quatre Saddlebacks que j’ai eu la chance de croiser dans le parc de Zealandia étaient en train de se régaler de petits vers. En les observant, j’ai remarqué qu’après avoir englouti leur repas, ils essuyaient consciencieusement leurs becs en les frottant de part et d’autre de la branche sur laquelle ils se trouvaient.

 

LE ROBIN

Le Robin ou Toutouwai en Maori se divise en 3 sous-espèces: il y a celle vivant sur l’île du Nord, celle sur l’île du Sud et celle vivant sur l’île de Stewart Island. Avec leurs longues pattes toutes fines et un corps rond et dodu au plumage gris, ils ont un petit air très sympathique. Ils ne sont pas très craintifs et s’approchent assez facilement des promeneurs.
Pour la petite anecdote, durant la saison des amours et dans le but de séduire sa petite femelle, le Robin mâle peut chanter durant 30 minutes non stop, sans aucune pause !

 

LE BELLBIRD

Le Bellbird aussi appelé korimako en Maori est un petit oiseau au plumage vert-olive et à la tête noire endémique de Nouvelle-Zélande. En français, il est surnommé le méliphage carillonneur, c’est vous dire à quel point ses chants sont mélodieux ! Le Capitaine Cook a d’ailleurs décrit les 3 chants très distincts de ce petit oiseau comme étant ‘like small bells exquisitely tuned’, ‘comme des petites cloches accordées de manière exquise’.

BellBird croisé au Pukaha Mount Bruce

 

LE TAKAHE

Le Takahe (à ne pas confondre avec le Pukeko) est un oiseau massif et trapu, incapable de voler, qui mesure en moyenne 60 centimètres et qui peut vivre jusqu’à 20 ans. Il est reconnaissable à son gros bec rouge et à ses pattes robustes de la même couleur. Son plumage est couleur olive sur le dos et bleu aux reflets irisés et violets sur le ventre, le cou et la tête. Chassée massivement par les Maoris pour qui le Takahe représentait une proie facile car incapable de voler, puis décimée par les prédateurs comme les rats, les furets ou les chats, cette espèce est en grand danger d’extinction. Il ne resterait à ce jour qu’un tout petit peu plus de 300 individus de Takahe en Nouvelle-Zélande.

 

LE KAKA

Le Kākā ou Nestor Superbe est un grand perroquet de forêt endémique à la Nouvelle-Zélande. Son plumage est brun sur une grande partie du corps, jaune près des yeux et rouge vif sous les ailes. Ces oiseaux sont très faciles à observer dans la réserve de Zealandia et se regroupent tous au même endroit, près des mangeoires. Pour le moment, je n’ai pas eu la chance de pouvoir les admirer ailleurs qu’à Zealandia.

 

LE KERERU

Cet oiseau endémique à la Nouvelle-Zélande appelé en Maori Kereru, est trois à quatre fois plus gros que nos pigeons français et peut mesurer jusqu’à 51cm de hauteur. Avec ses plumes colorées aux reflets irisés vert, bleu, rouge et violet, je le trouve particulièrement photogénique. Dans la réserve de Zealandia, il est assez facile de les observer en train de grignoter dans les arbres. J’ai eu la chance de pouvoir observer un couple de Kereru dans le Parc d’Abel Tasman, dans le nord de l’île du Sud. Pour la petite info pour les amateurs de bières, tout comme pour le Tui, il existe une bière néo-zélandaise qui porte le nom que le Kereru !

 

MOREPORK OU RURU

Cette chouette est la seule espèce de chouette endémique à la Nouvelle-Zélande. Elles mesurent entre 30 et 35 centimètres et se nourrissent de rongeurs, lézards, invertébrés et parfois même d’oiseaux. Très difficile à observer durant la journée, nous avons eu la chance de tomber sur l’une d’entre elles en nous baladant dans la réserve de Zealandia. En journée, ces petites chouettes se cachent des autres oiseaux qui n’hésiteraient pas à les attaquer et à les chasser. La nuit par contre, les rôles s’inversent et les chouettes Ruru n’hésitent pas à s’attaquer à des oiseaux parfois beaucoup plus gros qu’elles… Les Maoris, qui l’ont surnommé Ruru en raison de son chant monotone qui ne comporte que deux syllabes ‘Ruru’, considèrent cette petite chouette comme une gardienne bienveillante.

 

LE SILVEREYE

Le Silvereye est un petit oiseau au plumage vert-olive qui raffole du nectar et des fruits. Il a la particularité d’avoir les yeux entourés d’un anneau blanc. Son nom Maori Tauhou signifie ‘étranger’ ou plus littéralement ‘nouvel arrivant’. Le tout premier individu de l’espèce fût aperçu pour la première fois en Nouvelle-Zélande dans les années 1830. Les scientifiques ne sachant pas si ce petit oiseau a été introduit par l’Homme ni d’où il vient exactement, ils le considèrent aujourd’hui comme faisant partie des espèces endémiques de Nouvelle-Zélande.
Les deux photos de ce petit Silvereye ont été prises depuis mon balcon au Mont Victoria, Wellington, peu après que le Tui eut fini de grignoter sa part de la figue.


OBSERVER LES OISEAUX A ZEALANDIA

Si vous êtes de passage dans la petite capitale néo-zélandaise, ne manquez pas de visiter le sanctuaire de Zealandia, une réserve naturelle protégée au coeur de la vallée de Karori, situé à quelques minutes à peine du centre-ville de Wellington. Couvrant 225 hectares de forêt native, 32 kilomètres de sentiers de randonnées, cette réserve, qui abrite plus de 40 espèces d’oiseaux dont plus de la moitié est endémique à la Nouvelle-Zélande, une douzaine d’espèces de reptiles et une centaine de plantes différentes, est l’endroit idéal pour observer la faune et la flore et plus particulièrement les oiseaux.
Le grand projet de Zealandia, c’est de rendre à cette vallée verdoyante l’apparence qu’elle avait avant l’arrivée des premiers colons dans le pays. Pour cela, le parc est entouré d’une immense clôture conçue pour tenir à l’écart les nuisibles et les prédateurs comme les souris, les rats, les chats et les possums. Ces mammifères, tous arrivés en Nouvelle-Zélande avec les premiers colons, représentent une réelle menace pour les oiseaux, les reptiles et les invertébrés de Nouvelle-Zélande. De très nombreuses espèces d’oiseaux endémiques sont aujourd’hui en danger d’extinction ou pire, ont totalement disparu à cause des mammifères qui n’en font qu’une bouchée. Au cours de leur évolution et du fait qu’ils n’avaient aucun prédateur avant l’arrivée des colons, certaines espèces d’oiseaux comme le Kiwi, le Takahe ou le Kakapo ont perdu l’usage de leurs ailes, ce qui les rend aujourd’hui à la merci des rats, possums et autres prédateurs… Aujourd’hui, grâce à sa clôture qui fait tout le tour du parc et aux nombreux pièges installés à l’intérieur, Zealandia a réussi son pari d’éliminer tous les mammifères présents dans la réserve et de s’en protéger très efficacement.


INFOS PRATIQUES

Eco sanctuaire de Zealandia

Adresse
53 Waiapu Road,
Karori
Wellington 6012

 Tarifs
Adultes: $19,50
Enfants entre 5 et 17 ans: $10
Gratuit en dessous de 5 ans

Horaires
Le parc est ouvert tous les jours de l’année (sauf le jour de Noël) de 9h à 17h.
Dernière entrée à 16h.

9 Réponses à “A la rencontre de la faune de Nouvelle-Zélande

  • Quels oiseaux magnifiques, et quelles belle sphotos, bravo !

  • Christiane valls
    6 anspassé

    Kikou, j’ai fait un beau voyage plein de couleurs, de chants. En espérant te revoir bientôt

  • Je me demandais justement à quoi ressemblait cette réserve de Zelandia, j’avais peur qu’elle ne soit qu’un autre zoo.’je pense que je vais y faire un tour’ j’adorerzi voir toutes ces espèces d’oiseaux. J’aime particulièrement le silvereye mais aussi le Kaka que j’espère bien voir sur l’île du sud’ dans les montagnes. Mais aussi le Kakapo dont tu nous as pas parlé. J’ai une petite question sur ce reptile dont j’ai oublié le nom: c’est un genre de bague de reconnaissance qu’il y a entre ses omoplates ? Super article en tout cas

    • Merci pour ton petit mot Lauriane !
      J’aime beaucoup Zealandia, c’est tranquille, assez grand et tu peux facilement y passer plusieurs heures à observer les oiseaux et à te balader sur les sentiers. Pas de Kakapo dans mon article car je n’en ai jamais rencontré ! D’après les scientifiques, il resterait moins d’une centaine de kakapo dans toute la Nouvelle-Zélande, l’espèce étant en voie d’extinction… Si un jour j’arrive a en observer un dans son habitat, c’est que j’aurais eu vraiment beaucoup de chance ! Et toi, tu as pu en voir un ?
      Sinon oui, ce sont des petites perles pour identifier les petits Tuataras !

  • Ils sont tous magnifiques ! Moi qui n’en revenais pas des oiseaux jaunes et rouges à La Réunion, je crois que j’adorerai observer ceux-là 🙂

    Julie

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